dimanche 22 mai 2011

Salle d'attente

Le boulot m'a amené à passer une semaine à Nevers.
Cette jolie ville calme (très calme) a été l'occasion pour moi de me livrer à celui qui a partagé mes nuits, d'une façon très intime. Oh, je ne parle pas uniquement de galipettes! 
Ce garçon qui m'a souvent confié sa vie n'avait pas forcément eu l'occasion de m'entendre parler du plus profond de moi. Je lui ai raconté mes doutes, mes joies, mes attentes et beaucoup d'autres choses, passant du coq à l'âne, du rire à la gravité, bref, l'envie de sortir de moi tant de choses accumulées depuis tant d'années.
Depuis si longtemps que tout ceci devait être dit! Mais à qui? Il était là, ce n'était pas un hasard.
Il m'a écrit une belle lettre et la lecture de celle-ci m'a fait comprendre qu'il avait compris, que nous sommes enfin sur la même longueur.
Il m'a rendu heureux et j'espère qu'il l'a été aussi.
Quand vendredi après midi j'ai repris le train pour rentrer chez moi, j'ai du attendre une bonne heure ma correspondance à Dijon. J'étais assis dans la salle d'attente, ma valise à mes pieds.
Je pensais à lui, je souriais bêtement.
Je pensais à toutes ces années passées, ces années à me mentir et à cette semaine où enfin j'avais non seulement accepté ma vie, mais aussi j'avais réussi à en parler ouvertement.
En me levant pour aller prendre mon train, je me suis dis que je quittais définitivement la salle d'attente dans laquelle je m'étais assis depuis plus de vingt ans.

Nevers : le pont sur la Loire

1 commentaire:

  1. J'aime beaucoup la chute de ce billet. Savoir (ou peut être simplement "pouvoir" ?) quitter la salle d'attente et prendre enfin le train que l'on attendait... Ca fait plaisir à lire.

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