Le sale gosse

Ce billet, j'y pense depuis longtemps, avant même d'avoir ouvert ce blog.

Au départ, j'avais songé à l'appeler "Lui" tout simplement. Je voulais raconter ma rencontre avec ce garçon extraordinaire, bien plus jeune que moi.

Ce garçon qui me fait vivre une histoire d'amour compliquée, exubérante, exaspérante, dingue. Et qui est la première histoire d'amour de ma vie.

Les lignes que j'avais commencé à écrire, je les ai toutes effacées. Elles étaient finalement fades au regard de ce que je vis avec lui.

Une relation difficile car à distance, pas forcément bien vue des rares personnes à qui j'en ai parlé à cause des préjugés qui existent malgré tout sur notre différence d'âge (15 ans).

Une relation difficile car il est bien compliqué de mettre en adéquation des visions si différentes, des expériences si éloignées de deux êtres pourtant à la recherche du même bonheur.

Ma vie : je l'ai décrite un peu dans mon premier post : marié, deux enfants, 42 ans, dans une petite bourgade des Alpes, ayant toujours eu de la chance.

La sienne : célibataire, 27 ans à Paris, ayant vécu des moments difficiles qu'il a dû affronter seul.

Comment nous concilier? Je suis persuadé que notre histoire viendra à bout des difficultés, avec le temps, beaucoup de temps, beaucoup trop à son goût.

Il est jeune et il pense qu'il n'a plus le temps, que tout est possible et n'entrevoit pas les difficultés de ma situation comme je ne saisis pas ses doutes.

Toutes ces choses, nous en avons parlé souvent, nous avons traversé tant de crises et à chaque fois, j'étais exaspéré. Et au final, le seul fait de le tenir dans mes bras un instant me rassure : c'est lui, oui c'est bien lui.

Et tout va bien. Puis tout va mal.

Alors je pense : c'est un sale gosse, un morveux capricieux. Ma colère est immense et elle s'éteint aussi vite qu'elle est apparue.

Je lui ai souvent dit qu'il ne comprenait pas mais ce soir je pense que c'est sans doute moi qui ne comprends pas.

Je suis triste ce soir.